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Créer du sens quand tout bloque

  • Photo du rédacteur: José PEREZ GABARRON
    José PEREZ GABARRON
  • 1 nov. 2024
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 24 sept.

créer du sens quand tout bloque

Repousser un bilan de compétences, différer un échange avec un coach, éviter de se pencher sur son avenir professionnel : ce sont des comportements répandus, mais rarement pris au sérieux.


Pourtant, ces refus — souvent silencieux — disent quelque chose de fondamental. Non pas un manque de volonté, mais une saturation, un conflit intérieur, une fatigue existentielle.


Ces blocages, loin d’être des obstacles irrationnels, sont des mécanismes d’auto-régulation.


Ils signalent une tension entre ce que l’on vit et ce que l’on est prêt à affronter. C’est justement à cet endroit-là que peut s’ouvrir un espace de transformation. Non pas pour « réussir sa reconversion », mais pour créer du sens, à partir de ce qui résiste.


Créer un point de bascule


Les signes ne trompent pas : fatigue mentale, perte de concentration, baisse de motivation, sentiment d’être à côté de soi. Mais ces manifestations ne sont pas seulement des alertes. Elles peuvent devenir des points de bascule.

Ce qui bloque n’est pas à éliminer. C’est à comprendre.

Lorsque l’on commence à ressentir une forme de vide ou d’absurde dans ce que l’on fait, ce n’est pas une anomalie. C’est souvent une invitation à reconfigurer la relation que l’on entretient avec son travail.


Dans notre société, nous avons appris à ignorer ces signaux. On les traite comme des faiblesses passagères, des dysfonctionnements individuels à « corriger » par un meilleur sommeil ou un agenda mieux tenu. Mais en réalité, ils expriment une rupture de cohérence. Un écart entre l’extérieur (le rôle, la fonction, les attentes) et l’intérieur (les besoins, les valeurs, le désir d’être aligné).


Les blocages comme signaux d’alerte


Ces résistances prennent différentes formes. En voici quelques-unes que nous rencontrons fréquemment chez les personnes qui envisagent un bilan sans parvenir à passer à l’action :

1. La rationalisation paralysante

"Ce n’est pas le bon moment", "Je vais attendre la fin du projet", "Je n’ai pas assez de recul pour que ce soit utile."

Ces formulations traduisent un refus masqué d’entrer en confrontation avec soi-même. Derrière l’argument de timing, il y a souvent la peur de découvrir qu’un choix passé ne fait plus sens, ou que la suite nécessitera de renoncer à certaines sécurités.


2. L’hyperactivité comme refuge

Le piège classique des profils très investis : remplir chaque minute pour ne pas avoir à penser. Cette fuite dans l’action est souvent valorisée — "tu es impliqué-e, engagé-e, multitâche" — mais elle empêche toute introspection. Et donc, toute transformation réelle.


3. Le sentiment d’illégitimité

C’est ici que le syndrome de l’imposteur entre en jeu, particulièrement chez les femmes, mais pas uniquement. Faire un bilan suppose de nommer ses réussites, d’explorer ses talents. Mais pour beaucoup, cela active un malaise profond : la crainte d’être perçu·e comme prétentieux·se, ou de ne pas être à la hauteur des projections.


Créer un nouveau rapport au travail


L’erreur fréquente est de croire qu’un bilan vise uniquement à changer de voie. En réalité, un bon bilan modifie d’abord la manière de se positionner dans sa vie professionnelle.


Cela peut conduire à :

  • Revaloriser ce que l’on fait déjà, en en comprenant mieux le sens.

  • Renégocier son cadre de travail pour l’ajuster à ses besoins.

  • S’autoriser à formuler des aspirations longtemps tues.


Créer du sens, ce n’est pas « avoir un grand projet ». C’est reconnecter les morceaux épars : ce que je fais, ce que je veux, ce que je vaux, ce que je sens.


Le rôle du corps et de l’attention


Un point souvent négligé dans ces démarches : l’état physiologique et cognitif dans lequel elles sont entreprises.


Quand la charge mentale est trop élevée, la concentration trop fragmentée, il devient presque impossible de poser des décisions éclairées.


C’est là que certaines pratiques simples entrent en jeu :


  • Segmenter son temps avec des méthodes comme le Pomodoro pour éviter la surcharge.

  • Réduire l’exposition numérique afin de préserver son attention.

  • Respecter sa chronobiologie en planifiant les réflexions importantes aux heures de pic cognitif.

  • S’oxygéner physiquement et émotionnellement par l’exercice ou la méditation, pour libérer de l’espace mental.


Ce travail d’hygiène attentionnelle est essentiel pour entendre ce que le mental refoule. Il permet aussi de repérer ses vrais désirs, et non ceux dictés par la pression ou la conformité sociale.


Créer, c’est transformer une résistance en ressource


Un bilan n’est pas un diagnostic. C’est un dialogue avec soi-même, encadré, sécurisé, sans jugement. Il ne s’agit pas de corriger ou de réussir. Il s’agit d’accueillir ce qui bloque comme point de départ.


Nous avons accompagné des centaines de profils, et dans tous les cas, un point commun : le moment décisif n’est pas celui où la personne trouve une nouvelle voie. C’est celui où elle comprend pourquoi elle s’était empêchée d’en chercher une jusque-là.


Le bon moment, c’est quand ça résiste


Beaucoup attendent « le bon moment » pour faire un bilan. Mais souvent, le bon moment, c’est précisément quand ça coince. Quand les questions deviennent insistantes. Quand l’envie recule devant la peur. Quand l’élan est là, mais que tout semble brouillé.

C’est là que commence un vrai travail d’alignement.

Ce que vous pouvez faire maintenant

Vous n’avez pas besoin d’un projet clair. Vous avez besoin d’un espace de clarté.


Un bilan, bien accompagné, n’est pas un saut dans le vide. C’est une mise en sécurité pour explorer des vérités enfouies, des aspirations étouffées, des potentiels sous-exploités.


📩 Ouvrir une brèche


Si vous sentez que quelque chose bloque, c’est que quelque chose veut émerger. Ce n’est pas une faiblesse. C’est un appel à vous réaligner.




👉 Retrouver un équilibre de vie est possible même dans les périodes de blocage.


👉 Connexe : leçons de vie.

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