Retrouver sa capacité d’agir
- RH Talents
- 18 juil.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 juil.

Quand tout va bien, sauf à l’intérieur
On peut très bien cocher toutes les cases et sentir que quelque chose ne va pas.
Le poste est bon.
Le contrat solide.
Le quotidien gérable.
Et pourtant, une sensation tenace : celle d’un écart.
Entre ce que l’on fait et ce que l’on est.Entre ce que l’on donne et ce que l’on ressent.
Ce n’est pas une crise.
C’est une friction discrète mais persistante.
Comme un vêtement trop ajusté : il allait bien à une époque, mais aujourd’hui, il serre un peu partout.
Et ce qui fatigue, ce n’est pas tant le travail.
C’est de continuer à jouer un rôle devenu trop étroit pour ce qu’on est en train de devenir.
Ce qui fige, ce n’est pas le contexte, c’est la peur de s’écouter
La plupart du temps, ce n’est pas un environnement toxique ni une mission absurde qui pousse à réfléchir.
C’est une accumulation de petits renoncements.
Une inertie confortable mais étouffante.
Un silence intérieur qu’on finit par ne plus entendre.
Ce qui empêche d’agir, ce sont rarement les compétences.
C’est une somme de croyances jamais questionnées :
« Je ne vais pas tout remettre en cause maintenant. »
« Ce n’est pas le bon moment. »
« Il y a pire ailleurs. »
On se convainc que ça passera.
Mais plus le temps avance, plus l’écart s’élargit.
Jusqu’à ce qu’on ne se reconnaisse plus dans ses propres décisions.
Sortir de cet entre-deux, ce n’est pas se réorienter.
C’est se réautoriser à sentir. À vouloir. À dire non.
Se regarder sans filtre et remettre en mouvement
Le basculement ne vient jamais d’un plan.
Il vient d’une prise de conscience.
Souvent brutale, parfois douce, toujours féconde :
« J’ai le droit de changer sans me justifier. »
Pour que cette phrase devienne réelle, il faut un cadre.
Un miroir sans jugement.
Un espace où dire ce qu’on ne formule jamais ailleurs :
Ce métier me lasse mais je n’ose pas l’admettre.
Je réussis mais je ne me sens pas utile.
Je suis compétent·e mais pas à ma place.
Ce n’est pas une question de poste.
C’est une question de posture.
Retrouver sa capacité d’agir, ce n’est pas repartir de zéro.
C’est réhabiter pleinement ce qu’on fait, ou oser autre chose — mais depuis soi.
Faire la paix avec l’incertitude
Il n’y a pas de cap parfait.
Pas de bon moment.
Pas de garantie.
Attendre la clarté avant d’agir, c’est souvent une manière de ne rien faire.
Car la clarté vient du mouvement, pas l’inverse.
Retrouver son axe, ce n’est pas choisir une option rationnelle.
C’est identifier ce qui nous met en vie, ce qui fait vibrer, ce qui donne envie de se lever le matin.
Même si ça fait peur.
Même si ce n’est pas validé socialement.
Même si on n’a pas encore les mots pour l’expliquer.
Parce qu’au fond, ce qui rend fort, ce n’est pas de tout contrôler.
C’est d’accepter d’avancer avec ce qu’on est maintenant.
Passer de l’adaptation à la contribution
Longtemps, on a cru qu’évoluer, c’était s’adapter.
Suivre. Prouver. Performer.
Mais l’adaptation permanente finit par user.
On perd l’élan. On perd le goût.
On perd la trace de ce qu’on voulait, au départ.
Revenir à sa capacité d’agir, c’est renverser le paradigme :
🔹 arrêter de chercher le poste idéal
🔹 se demander : qu’est-ce que j’ai envie d’apporter maintenant ?
🔹 se relier à ce qui, en soi, a envie de contribuer
Ce n’est pas un luxe.
C’est une condition pour que le travail redevienne un espace vivant.
Et non une mécanique bien huilée, mais vide de sens.
Et si tout partait d’une seule question ?
Il n’y a pas besoin d’un choc pour changer.
Parfois, une question suffit à remettre du mouvement :
« À quoi je veux dire oui, maintenant ? »
Ce "oui" n’est pas forcément spectaculaire.
Ce peut être un changement d’attitude.
Une décision assumée.
Une porte fermée avec gratitude.
Une autre entrebâillée avec prudence.
Mais une chose est certaine : c’est le premier pas qui restaure la confiance.
Et pour faire ce premier pas, certains choisissent d’écrire, de se faire accompagner, de marcher seul un moment ou de s’ouvrir à d’autres récits.