Légitimité : faut-il vraiment se sentir prêt pour oser se lancer ?
- RH Talents
- il y a 2 heures
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« Je ne suis pas encore prête. Il me manque une formation. Je dois encore travailler sur moi. »
Ces phrases, je les entends chaque semaine. Dans des conversations, en coaching, dans des mails de personnes brillantes, sensibles, curieuses.
Des personnes qui rêvent d’agir, de transmettre, de se lancer. Mais qui attendent, encore un peu. De “se sentir prêtes”.
Ces phrases sont sincères. Mais elles sont aussi… piégeuses.
Et si, derrière cette quête de préparation parfaite, il y avait surtout une autre peur qu’on n’ose pas nommer ?Et si la légitimité n’était pas là où on la cherche ?
La légitimité : une histoire intérieure, pas un diplôme
On croit souvent que la légitimité, c’est un tampon. Un diplôme. Une certification. Une validation extérieure.
Mais ce qu’on appelle légitimité ressentie, c’est autre chose.
C’est une construction intime, façonnée par :
Notre rapport à l’erreur : avons-nous appris qu’elle est permise ? ou faut-il être irréprochable ?
Notre histoire personnelle : a-t-on été valorisé dans l’essai, ou seulement dans le succès ?
Le regard qu’on porte sur soi : voyons-nous nos forces… ou surtout nos manques ?
Deux personnes avec la même expérience peuvent se sentir aux antipodes :l’une prête, confiante, en mouvement —l’autre bloquée, paralysée, en attente.
La différence ? Ce n’est pas le savoir. C’est l’autorisation intérieure à se sentir capable, même imparfait·e.
Le piège du “je dois être prêt”
Attendre d’être prêt, c’est rassurant. Mais c’est aussi une illusion très confortable.
On se dit : “Encore un peu de formation”, “Quand j’aurai plus de temps”, “Quand je me sentirai plus légitime…”
Mais souvent, ce n’est pas un manque d’outils. C’est une peur en habits d’objectivité.
Et cette peur peut prendre plusieurs visages :
Le perfectionnisme : “Je ne veux pas échouer.”
La peur du jugement : “Que vont penser les autres ?”
La crainte de se décevoir : “Et si je n’étais pas à la hauteur de mes propres attentes ?”
Le problème ? Le moment où l’on se sent prêt n’arrive jamais vraiment. Parce qu’il est toujours déplacé un peu plus loin. Comme une ligne d’arrivée imaginaire.
Et si on osait… même pas prêt·e ?
Et si, au lieu d’attendre de “se sentir prêt”, on décidait d’avancer malgré l’imperfection ?
Pas en se forçant. Mais en faisant juste un pas, aujourd’hui. Un seul.
Parce que c’est l’action — même minuscule —qui nourrit la confiance. Pas l’inverse.
Quelques idées concrètes pour oser avec ce qu’on a déjà :
🌱 Proposer un atelier gratuit à 3 personnes de confiance. Pas pour briller, mais pour explorer. Et apprendre.
📝 Écrire un post sur ce qu’on traverse. Partager un doute, une question, une mini victoire. Dire “je suis en chemin”.
💬 Nommer sa peur, à voix haute, à quelqu’un. Et agir avec elle, sans attendre qu’elle disparaisse.
Parce que la peur ne précède pas toujours le danger. Parfois, elle précède juste la nouveauté.
La légitimité se construit… en marchant
Personne ne peut te donner ta légitimité. Pas même un diplôme. Pas même ton entourage. Et surtout pas ton syndrome de l’imposteur.
Elle ne se reçoit pas. Elle s’éprouve.
À travers les essais. Les ajustements. Les erreurs parfois. Et ces instants précieux où, malgré tout, tu t’es senti vivant·e en faisant quelque chose de nouveau.
Alors… peut-être que tu n’es pas “prêt·e”.Mais tu es assez vivant·e pour essayer. Et parfois, c’est tout ce qu’il faut.
Et toi ?
Qu’attends-tu pour te donner l’autorisation de commencer ? Quelle petite action pourrait nourrir ta confiance dès aujourd’hui ? Qu’as-tu déjà en toi… qui mérite d’être mis au monde, même imparfaitement ?